Pendant un cours, alors que nous exercions les chutes, un enfant m’a demandé : «A quoi ça sert d’apprendre à chuter ?» . Ma réponse immédiate s’orienta vers l’utilité des chutes dans certains exercices, lorsqu’on est poussé à terre, ou qu’on perd l’équilibre, etc. Plus tard, pas complètement satisfait de ma réponse, il m’est venu en tête un ensemble de trois questions. Questions auxquelles cette fois-ci les enfants eux-même devraient apporter des réponses afin de trouver finalement «A quoi ça sert d’apprendre à chuter ?» . Je vous livre ici les trois questions, accompagnées de réponses courtes (et oui, je perpètre parfois des réponses courtes), qui vous laissent donc la possibilité d’y réfléchir plus longuement. 1) Pourquoi ne nous faisons-nous pas mal, lorsque nous marchons ? – Parce que nous savons marcher. 2) Pourquoi nous faisons-nous mal, lorsque nous chutons ? – Parce que nous ne savons pas chuter. 3) Pourquoi chutons-nous parfois (par exemple sur un sentier de forêt, ou en hiver, etc.) ? – Parce que nous ne savons pas suffisamment bien marcher. Moralité, notre équilibre est fragile. Savoir le garder demande un effort quotidien, et savoir le perdre sans paniquer ni ressentir de frustration est encore plus difficile, d’autant que c’est un apprentissage que nous laissons volontiers tomber (lui). Notez que ceci est valable pour notre équilibre physique autant que pour notre équilibre émotionnel. Pour en revenir au travail des chutes, il est également indispensable pour développer la coordination. Il est grandement utile pour mettre en mouvement l’ensemble du corps, réveiller et tonifier un grand nombre de muscles qui ne sont plus guère sollicités par notre train de vie essentiellement assis et quasiment immobile. Il est une forme d’auto-massage utilisant le poids du corps, et donc amenant l’apprentissage de multiples formes d’équilibre inhabituel. Il est bon pour développer les notions de mouvement du corps dans l’espace. Il est bénéfique au développement du sens du toucher, etc. En conclusion, la prochaine fois que vous rencontrerez un ami, vous pourrez lui dire : «Ah, tu tombes bien. Il faut que je t’en raconte une bien bonne, tu ne devineras jamais la chute !». Alain
Comments are closed