Bon, voici venu le temps de vous proposer un vrai article. La principale difficulté pour moi est en fait de trouver par quoi commencer. Alors je reprend un de mes « vieux » textes, auquel je ne change pas le moindre mot, et je vous le livre sans plus attendre : Le Karaté-Do est comme un feu de bois. Le papier représente le travail de Kihon, le bois y remplace les Katas et les flammes symbolisent le Kumite. Sans bois ni papier, pas de feu, pas de flammes. Le plus simple et le plus sûr pour allumer un départ de feu est d’entasser d’abord un peu de papier, du petit bois, encore du papier et quelques bûches. Ensuite il est possible de frotter deux morceaux de bois ensemble jusqu’à obtenir l’échauffement nécessaire pour voir apparaître une flamme. Mais le moyen le plus efficace consiste à utiliser une flamme externe (dans le cas du Karaté-Do, un combattant expérimenté) pour embraser l’ensemble. Dans un premier temps, il faut veiller à ce que le feu prenne de façon régulière et qu’il se répande à l’ensemble de façon homogène. En cas de difficulté, il suffit d’ajouter du papier ou quelques fins morceaux de bois dans les recoins qui s’étouffent. Une fois que le brasier est conséquent, le seul moyen de le maintenir est d’ajouter du bois en suffisance. Attention toutefois à ne pas surestimer la puissance du feu, les trop grandes branches posées dessus ne brûleront pas aux extrémités. Elle ne seront donc qu’en partie utile à la création des flammes, et une fois leur centre consumé, il faudra les reprendre et les repositionner dans la fournaise. Il est évidemment aussi toujours envisageable d’insérer du papier ou des brindilles pour compléter l’ensemble. Mais, la aussi, il faut le faire judicieusement. Lancez du papier sur une bonne flambée et il sera emporté par l’air chaud sans forcément avoir entièrement brûlé. Geste donc partiellement inutile encore une fois. Mieux vaut donc véritablement insérer du papier au centre des flammes et l’y maintenir, grâce évidemment à un morceau de bois. Le papier et le bois, pour être pleinement efficaces, doivent rester complémentaires, adroitement dosés et disposé. Rien n’empêche non plus d’entasser habilement et intelligemment du papier et du bois, sans décider d’y mettre le feu tout de suite. Si la structure du bûcher est stable, celui-ci résistera sans problème aux assauts du temps. Et puis, une tas de bois reste utile au cycle naturel de la vie, même s’il ne brûle pas. En cas de nécessité, cette méthode laisse en outre la possibilité de ne brûler qu’une partie du combustible, de manière à conserver le reste pour une autre occasion. Si beau et si grand que soit un feu, il puise toujours son énergie en bas pour la dissiper en haut. Sans combustible, il s’éteint sur lui-même, en devenant de plus en plus petit, c’est-à-dire en revenant à sa base. Pour finir, même si certains marchent sur le feu, il ne faut pas oublier que sous les cendres apparemment éteintes peuvent encore couver très longtemps de nombreuses braises incandescentes. Elles ne sont pas visibles au premier coup d’œil, mais en s’approchant un peu il est facile d’en ressentir la chaleur résiduelle. En cas de doute, il vaut mieux vérifier en lançant une brindille au milieu et attendre quelques minutes, plutôt que d’y plonger les mains avec trop d’audace. P.S. L’adjonction d’essence, en plus d’être dangereuse, n’a qu’un effet très limité ! Alain
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